Dysmorphophobie: derrière ce nom barbare (comme souvent pour les termes désignant une phobie), se cache une réalité courante, en particulier à l’adolescence: les angoisses concernant des parties spécifiques du corps.
La dysmorphophobie chez l’adolescent. Qu’est-ce que c’est ?
Compte tenu des modifications corporelles importantes qu’ils connaissent à cette période de la vie, les adolescents vont, dans leur grande majorité, développer des craintes et inquiétudes concernant leur image corporelle.
D’une manière générale, les inquiétudes autour du corps commencent avec les premières transformations liées à la puberté, vers l’âge de 12 ans. Elles disparaissent le plus souvent vers 18-20 ans, lorsque les adolescents ont pu intégrer les modifications corporelles liées au passage à l’âge adulte.
La dysmorphophobie désigne ces inquiétudes quand elles deviennent excessives.
La dysmorphophobie comporte en fait deux aspects :
la crainte qu’une partie du corps ou le corps entier ne soit difforme
la crainte que cette difformité n’entraîne un rejet ou un jugement de la part du groupe des pairs.
Pour parler de dysmorphophobie, il faut que ces craintes de difformité ou de rejet social soient excessives par rapport à la réalité.
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Il y a donc une différence quantitative plus que qualitative entre une inquiétude normale liée aux changements du corps et ce trouble psychologique que l’on nomme dysmorphophobie.
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Les symptômes de la dysmorphophobie à l’adolescence
Les inquiétudes corporelles peuvent être divisées en 3 groupes :
– Préoccupations au sujet de la silhouette
Le plus souvent, les garçons vont avoir tendance à craindre d’être trop petits ou trop fluets (avec parfois un risque de comportement boulimique). Les filles vont avoir peur d’être trop grandes ou trop grosses (d’où des régimes alimentaires qui peuvent parfois précéder une entrée dans l’anorexie mentale).
– Préoccupations au sujet des caractères sexuels
Organes génitaux externes chez le garçon, poitrine chez la fille, pilosité constituent des sujets d’inquiétude très courants chez les adolescents mais qui peuvent être source d’une anxiété majeure, d’autant que l’adolescent a du mal à les évoquer de lui-même.
Le médecin de famille joue souvent le rôle d’un premier interlocuteur rassurant.
Préoccupations au sujet d’une partie du corps
Selon la plupart des études, c’est le visage qui est le principal objet d’inquiétude, chaque imperfection pouvant être scrutée avec angoisse. Toutefois, toutes les parties du corps peuvent donner lieu à une anxiété.
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Évolution des dysmorphophobies à l’âge adulte
Le plus souvent, une partie des troubles dysmorphophobiques va disparaître au début de l’âge adulte. Mais le jeune adulte peut garder un sentiment de non-acceptation de son image corporelle ce qui aura un impact sur son estime personnelle.
Dans certains cas rares, les préoccupations corporelles peuvent devenir nettement envahissantes, voire délirantes et alors marquer l’entrée dans une pathologie psychotique. Cependant, il est à retenir que la simple présence de préoccupations dysmorphophobiques chez un adolescent ne signe naturellement pas une entrée dans la schizophrénie.
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Quand consulter sur Paris pour la dysmorphophobie ?
Il n’existe pas de traitement médicamenteux de la dysmorphophobie en soi.
Si l’angoisse est importante, il peut être utile de consulter un psychologue.
La psychothérapie va permettre de travailler sur les représentations de soi et du corps à travers la possibilité d’en parler. Elle peut permettre d’aborder également d’autre type d’angoisses qui sont parfois associées à la dysmorphophobie, notamment face à la sexualité ou aux relations interpersonnelles.
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Cet article est inspiré de l’ouvrage de Ph.Mazet : Difficultés et troubles à l’adolescence.