Introduction:
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On estime que plus de 60.000 personnes souffriraient de toc (trouble obsessionnel compulsif) sur Paris et au moins 300.000 en région parisienne. Qu’est-ce qu’un toc? Quels en sont les principaux symptômes, existe-t-il des tests et comment peut-on se faire aider?
Qu’est-ce qu’un TOC?
On définit le trouble obsessionnel compulsif par la présence soit d’obsessions, soit de compulsions (mais pas nécessairement les 2 en même temps). Pour que l’on parle de toc et non uniquement de préoccupations, il faut qu’ils entraînent un sentiment de détresse, de l’anxiété ou qu’il aient une incidence significative sur les activités de la vie quotidienne.
Les toc ont tendance à apparaître assez tôt dans l’enfance ou l’adolescence, souvent entre 8 et 18 ans. La maladie ne commence après 35 ans que dans 1 cas sur 7 en moyenne.
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Les TOC : plus de 60.000 personnes à Paris
Il est difficile d’avoir des chiffres très précis mais les études récentes estiment qu’entre 2 et 3% des français (et même 3,6% des adolescents) souffrent de troubles obsessionnels compulsifs. Ce qui représente plus d’un million de personnes. Ce nombre est sans doute plus élevé car de nombreuses personnes ne sont pas diagnostiqués. En effet, beaucoup de gens ne vont pas consulter par peur d’avoir l’air « fou » et par ce qu’il s’agit d’un trouble souvent secret, caché, voire honteux. La prévalence a ainsi longtemps été sous-évaluée et l’on ne découvre que peu à peu combien cette maladie peut être fréquente.
Ainsi on estime que plus de 60.000 personnes souffriraient de toc sur Paris et au moins 300.000 en région parisienne.
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Les troubles associés
Les toc sont très souvent associés à d’autres souffrances psychiques, ainsi :
- Dans plus de 3 cas sur 5, les toc sont associés à une autre maladie psychiatrique (cf.l’étude de Robins et ses collègues en 1984).
- Les toc sont souvent associés à la dépression (dans près d’un cas sur deux)
- Ils peuvent aussi être liés à un autre trouble anxieux notamment : les phobies spécifiques (22%), la phobie sociale (18%) ou le trouble panique.
Description des symptômes
Comme nous l’avons vu, les toc se définissent par l’existence soit d’obsessions, soit de compulsions (définition du manuel de diagnostique :DSM-V) :
Les obsessions
Les obsessions sont des idées ou des images qui vont faire irruption dans la pensée. Elles s’imposent à lui et se répètent sans répit.
Il est important de faire la différence entre les ruminations anxieuses, les inquiétudes ou les soucis, et les obsessions, qui ont un caractère pathologique. En effet, les obsessions :
- occupent la personne au moins une heure par jour (mais parfois beaucoup plus),
- occasionnent une souffrance importante ou interfèrent de manière importante dans sa vie quotidienne.
Certains reviennent fréquemment dans les obsession. Rasmussen et son équipe ont ainsi relevés les thème les plus fréquents (cf. Ramussen et al. 1986) :
- La peur de la contamination (1 cas sur 2)
- Les pensées agressives (1 cas sur 2)
- Le besoin de symétrie et d’exactitude (1 cas sur 3)
- Les peurs liées au corps (1 cas sur 3)
- Les obsessions d’ordre sexuel (1 cas sur 3)
Les compulsions
On définit classiquement les compulsions comme des comportements répétitifs ou actes mentaux (comptages etc.) que la personne va se sentir obligé d’accomplir pour faire face à une obsession ou selon certaines règles qui doivent être appliquées de manière systématique (sous peine qu’un malheur n’arrive par exemple).
Ces comportements sont souvent secondaires à une angoisse ou à des pensées obsédantes et angoissante. Ils témoignent d’une tentative pour faire disparaître ou diminuer le sentiment de détresse.
Là encore, certains types de compulsions se retrouvent fréquemment dans les toc (cf.Rasmussen,1986). Citons notamment :
- Les vérifications systématiques (présentes dans 80% des toc avec compulsions)
- Les rituels de lavage: se laver les mains, se doucher etc. (46%)
- Les rituels de comptage (46%)
Test pour les TOC (échelle de Yale-Brown)
Remarque : L’échelle de Yale-Brown utilisée pour caractériser l’importance de toc ne doit pas se substituer au diagnostic d’un professionnel et est fournie dans un but uniquement informatif.
Elle peut toutefois permettre d’alerter et de mieux savoir quand demander conseil à un professionnel.
Consulter sur Paris
Si vous pensez souffrir de troubles obsessionnels compulsifs, il peut être important de demander conseil à un professionnel.
Un trouble obsessionnel peut, peu à peu, envahir toute la vie et faire profondément souffrir. Les tocs étant souvent des rituels secrets parfois vécus honteusement, il est important d’en parler à son médecin traitant, un psychiatre ou un psychologue.
Cette démarche va déjà permettre de rompre la logique du secret qui ne fait que renforcer les symptômes.
Un espace de thérapie va avoir pour but, dans un premier temps, de construire un espace de confiance. Il sera alors possible d’évoquer les symptômes et les croyances qui y sont associés afin de reprendre la main sur les symptômes et de pouvoir, peu à peu les faire décroître.
Si vous habitez à Paris, un psychologue de Psy@Paris peut vous recevoir que ce soit pour une consultation ou pour entamer un psychothérapie.
Pour aller plus loin :
Les tocs, une maladie de l’hyper-contrôle
Pour en savoir plus sur les tocs, voici une interview du Professeur Antoine Pelissolo, Chef de service à l’hôpital Henry Mondor à Créteil, qui rentre plus en détail sur la description des toc (symptômes, causes, prise en charge etc.):
Sources de l’article et bibliographie:
- COTTRAUX, Jean, Les ennemis intérieurs : obsessions et compulsions, O. Jacob, 2000
- Freud S. (1909), Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle : l’Homme aux rats, in Cinq psychanalyses, puf, 1966
- Lebovici S. (1987), Névrose obsessionnelle à l’adolescence, in Confrontations psychiatriques, 29, 125-136.
- OURS, Nathalie, TOC : roman, J. Losfeld, 2006,
- SAUTERAUD, Alain, Le trouble obsessionnel-compulsif : le manuel du thérapeute, O. Jacob, 2005
- Winnicott D.W. (1967), Réflexions sur la névrose obsessionnelle et Frankie, Congrès intern. : « La névrose obsessionnelle », in Rev. fr. de psychanal., 31, 4, 558-559.
Auteur/Autrice
Psychologue et psychothérapeute en cabinet libéral et en CMPP, Vincent Joly est professeur à l'université Paris Descartes auprès des étudiants de Master. Il a publié avec Pierre Gaudriault : Construire la relation thérapeutique, prévenir l'abandon précoce des thérapies (éditions Dunond).
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